Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus, revient sur l’élimination de l’Équipe de France en huitièmes de finale de l’UEFA Euro 2020, hier soir, par la Suisse (3-3, 4-5 aux t.a.b.)

« On a l’impression que rien ne s’est passé comme prévu dans cet Euro pour l’Équipe de France… 
Ça n’a pas été simple, on a bien débuté notamment face à l’Allemagne (1-0) ce qui nous a permis de nous qualifier pour les huitièmes de finale. Après c’est une autre compétition qui débute. On est tombés face à une belle équipe suisse qui nous a mis en difficulté en première période. On a rectifié le tir pour revenir et mener 3-1 mais prendre ce deuxième but a amené un peu de fébrilité et a relancé le match. S’il y a des regrets, ils sont là au moment où on menait de deux buts. Malgré tout, on s’est procuré des occasions. Ça fait mal mais il faut l’accepter. Même si on s’est retrouvé très souvent du bon côté, il y a beaucoup de tristesse ce soir dans l’ensemble du groupe.

Comment expliquez-vous cette première période ? 
La Suisse nous a mis en grande difficulté et on était en retard, des décalages liés probablement au système mis en place. J’ai fait en sorte de remédier à ça et d’avoir une seconde période plus fidèle à ce qu’on a l’habitude de faire. Les joueurs ont fait ce qu’ils avaient à faire en revenant à 3-1. La suite vous la connaissez.

Kylian Mbappé, qui a raté le dernier tir au but, achève l’Euro sans avoir marqué un but. Que lui a-t-il manqué ?
Il était attendu. Même s’il n’a pas marqué, il a été souvent décisif dans les buts qu’on a marqués. Il prend la responsabilité de tirer lors de la séance, personne ne lui en veut. On s’est parlé avec les joueurs, on connaît la force de ce groupe, cette solidarité. Aujourd’hui, ça fait mal, il y a beaucoup de tristesse. Si on s’arrête, c’est qu’on ne méritait pas d’aller plus loin. Ce championnat d’Europe est d’un très haut niveau, le tenant du titre a été sorti hier.

Vous avez semblé être à la recherche de la bonne formule depuis le début du tournoi. Cette élimination remet-elle en question votre avenir à la tête de l’Equipe de France ? 
Qu’on n’ait pas eu un schéma identique, oui. On n’a pas tout bien fait, il y avait des équilibres. Ce soir, la première période ne nous, ne me donne pas raison. Aurait-on fait mieux en commençant différemment ? Peut-être. On a fait ce qu’il fallait en seconde période pour corriger ça. Ça fait mal, il y a eu de nombreux échanges avec les joueurs dans le vestiaire, j’ai vu beaucoup de tristesse. Quand l’Équipe de France gagne, c’est avant tout le succès des joueurs. Quand on perd, cela relève de ma responsabilité et je l’assume. C’est un moment pénible même si ça reste du football. On avait l’envie, la force et la motivation pour poursuivre, malheureusement ça s’arrête là.

À 3-1, y-a-t-il eu de la suffisance chez vos joueurs ?
Non, ce n’est pas de la suffisance. Notre point fort était cette solidité défensive, on l’a eue malgré tout sur le premier match. Après, il y a un scénario dans tous les matches… Si on a été moins solides, c’est en raison d’un ensemble de choses avec des impondérables aussi. D’habitude, l’Équipe de France a cette solidité-là. On a encaissé ce deuxième but des Suisses qui nous a rendus un peu plus fébriles et s’ils ont marqué, c’est qu’on a fait des erreurs. En prolongation, il y avait cette force et cette envie, on a eu les meilleures occasions. Le scénario est cruel aux penalties. S’il y a des regrets c’est de ne pas avoir tenu le fil à la 80e minute alors qu’on menait 3-1. »

Pour Raphaël Varanne, « C’est une énorme déception, on a raté notre première période, il a manqué de tout. On a su réagir en seconde période mais ils ont réussi à revenir en fin de match. On n’a pas su gérer les temps faibles et les temps forts. La déception l’emporte. Il y a énormément de frustration. Il faudra analyser tout ça. »

Texte et photos FFF

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Installé à la Réunion depuis 28 ans. Après avoir exercé onze ans comme journaliste au Quotidien de la Réunion, puis fondateur d’une agence photographique MozaikImages regroupant 95 auteurs dans l’océan Indien mais aussi au Japon et en Australie, Pierre Marchal a opté en 2005 pour une activité free lance lui permettant de se consacrer à son sujet de prédilection : l’être humain.

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